Courir avec Lucy de Florence Saint-Roch publié aux Éditions Invenit est une course à pied littéraire aux côtés de l’australopithèque Lucy, « la première marathonienne de l’humanité ».
Ce texte est écrit sans majuscule, ni ponctuation mais jamais la lecture ne s’en trouve gênée. Le texte file naturellement au rythme des foulées de la joggeuse qui retrouve sa complice de course au détour d’un virage, mais seulement lorsqu’elle court sur les berges de l’Aa, là où s’estompent les traces laissées par « l’industrie aciéries pétrochimie bassin minier » dans les paysages de « ce trou paumé ». Dans ce livre d’une grande vitalité, Florence Saint-Roch aborde la place des femmes et la nécessité de se lier à ce qui nous entoure vraiment.
Extraits :
nonobstant les idées reçues courir est le plus vieux métier du monde en effet telle est souvent l’urgence absolue pour les femmes échapper à leurs prédateurs semer leurs poursuivants mais lâchez-nous les baskets bon sang
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qu’il pleuve qu’il neige ou qu’il vente je vais courir tous les espaces communiquent c’est en allant dehors que je vais dedans quelque chose comme une expérience spirituelle un exercice de méditation quand Lucy et moi on trottine de bon matin le long des canaux souvent l’air est trouble brumes paresseuses lentes évaporations le soleil patiente paisiblement attend son heure la lumière opalescente nous enveloppe berce nos foulées tout est si calme si subtilement atténué le monde en douceur nous offre son amitié nous place au cœur de la beauté couleurs délicates fines nuances bruits discrets j’ai l’impression de tout découvrir pour la première fois

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